« Comment être zen en 2021? », voilà la question que m’a posée Alain Moreno, le patron de la radio en ligne DirectEnJeu. C’est une excellente question, en cette période de couvre-feu, de pandémie, d’incertitude économique, écologique et politique, et c’est aussi un sujet qui m’est cher. J’ai essayé d’y répondre au mieux dans l’entretien de vingt minutes qu’il m’a accordé.
Rappelons d’abord que la situation actuelle n’est pas vécue de la même façon par tout le monde. Ainsi, par exemple, certains sont confrontés directement à la Covid parce que eux ou leurs proches sont malades ; d’autres pas. Certains ont perdu leur source de revenus ou s’inquiètent de la perdre ; d’autres pas.
Pour tous, cependant, l’ambiance actuelle est mortifère. On parle sans cesse de maladie, de mort, et cela crée de l’anxiété. Rajoutez à cela les autres mauvaises nouvelles qui nous assaillent quotidiennement (réchauffement climatique, souffrance des réfugiés, spectre d’une crise économique mondiale…) et vous devrez reconnaître qu’il est difficile d’échapper à une forme de crainte face à l’avenir.
Pour lutter contre la peur, il existe une réaction très efficace à laquelle on a recours instinctivement : se retrouver avec d’autres, se réconforter, se prendre dans les bras (comme on prend dans ses bras un enfant qui fait un cauchemar ou un.e ami.e en souffrance) et aussi, bien sûr, faire la fête…
Vous l’avez compris, cette réaction salvatrice, c’est exactement tout ce qui est interdit actuellement. Et si c’est interdit, c’est parce que c’est dangereux. Ainsi, ce que l’on ferait naturellement pour se réconforter devient une source potentielle de souffrance pour les autres. Voilà qui nous laisse désemparé.es…
Que faire, alors ?
Quand Alain parle de « zen », j’entends le fait d’être en confiance, d’être serein. Je pense que la confiance est fondamentale : la confiance qu’on pourra trouver des solutions, quoiqu’il arrive. Appelez ça « positive attitude » ou optimisme… comme vous voulez. Il s’agit d’être convaincu.e que :
- oui, on a une capacité d’action !
- oui, il y a des possibilités !
- oui, on peut retrouver un peu de contrôle sur la situation !
Revenez en arrière de quelques mois et regardez ce que vous avez fait, ce que nous avons tous fait en 2020 : On s’est adapté.es… tous ! On a tous trouvé des solutions…
OK. OK. Ces solutions ne nous plaisent pas toujours. Elles sont parfois inférieures aux façons de faire antérieures. Mais regardons aussi les nouveautés agréables, les nouvelles opportunités. J’en citerais une en ce qui me concerne : le confinement m’a fait pratiquer plus de sport. Je n’ai jamais autant utilisé mon vélo et j’y ai trouvé une satisfaction intense. Vous avez sûrement des exemples personnels qui vont dans le même sens. Je propose donc, comme dirait Serge Marquis, de réorienter notre attention vers le positif.
Laissez-moi vous présenter un autre exemple qui illustre la capacité d’action que l’on possède tous pour lutter contre le réchauffement climatique : manger autrement. Nous savons tous, depuis des années, que la surconsommation de viande est catastrophique au niveau environnemental. Qu’est-ce qui nous empêche de manger moins de viande ? Rien ! On peut tous le faire. Je le fais… beaucoup d’autres le font… et vous ? Si vous ne le faîtes pas déjà, allez-y !
Alors bien sûr, je ne sauverai pas la planète à moi tout seul, vous non plus, mais je peux contribuer, je peux faire ma part et vous aussi ! Nous avons du pouvoir.
Cette notion de pouvoir, de capacité d’action est très importante. Elle indique qu’on peut retrouver du contrôle sur une partie de notre vie, même en période d’incertitude. Ainsi, les médecins ont constaté que, confrontés à la maladie (la leur ou celle de leur proche), beaucoup de gens se mettent à… faire le ménage ! Etonnant, non ? Ils nettoient les murs, le sol, les meubles, de façon presque compulsive. Explication : face à la maladie qui les laisse désemparé.es, ils se lancent dans une activité qu’ils maîtrisent parfaitement et qui donnera des résultats immédiats et tangibles. Besoin très humain de remettre du contrôle !
Ceci dit, si la confiance en notre capacité d’action est fondamentale, elle ne suffit pourtant pas. Je pense que, pour être à l’aise dans l’incertitude, il convient aussi de réaliser qu’on peut être heureux avec peu. De cette façon, on peut développer la conviction que, quelle que soit la situation future, la joie est toujours possible. L’été dernier, j’ai ressenti une joie immense en sortant dans la nature après la période de confinement. Quelle chance de camper à 30 kilomètres (!!) de chez moi ou de randonner à l’extrême limite de la zone qui m’était accessible, dans le Velay, à 100 kilomètres de Lyon où j’habite. Pas besoin de prendre l’avion ou de partir à l’étranger pour passer de super vacances.
Enfin, nous avons tous besoin de passer de bons moments avec d’autres personnes et de vivre ce que j’appelle des « moments lumineux ». Pour cela, je vous laisse tou.tes faire preuve de créativité. Je suis absolument certain que vous pouvez trouver plein de choses à faire : promenades dans la nature, soirées en amoureux (Champagne !), danse dans le salon, karaoké intergénérationnel et… que sais-je ?… des milliers d’autres choses… Allez-y ! Eclatez-vous !
Je vous souhaite une excellente année 2021. La vie est un cadeau 🙂
photo unsplash.com/Caju Gomes
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